Je hais le salon de l’agriculture, mais je ne hais pas tou·te·s les agriculteur·trice·s ! J’ai d’ailleurs quelques ami·e·s fermier·ère·s qui travaillent de façon admirable, et j’en rencontre encore régulièrement.
Je hais le salon de l’agriculture, déjà parce que c’est à Paris .
Pourquoi pas le salon du ski aux Émirat Arabes Unis ? et je n’ai rien contre les Arabes unis qui font du ski, même si j’en connais peu
– Un salon du bikini à Alert ? – et je n’ai rien contre les habitant·e·s de ce poste militaire canadien qui désireraient se mettre en bikini pour aguicher les uniformæs
– Ou un salon de la paix à Rojava ?– et je n’ai rien contre tou·te·s les libertaires Kurdes qui ont réussi à survivre jusqu’à aujourd’hui, bien au contraire.
Bon… le salon de l’agriculture aurait pu être organisé à la campagne…non ? Non ! Déjà parce que le terroir c’est bien quand c’est emballé dans du plastique, facile à laver, à changer , et qui fait la démonstration du fait qu’on maîtrise notre environnement. Ensuite parce que le salon de l’agriculture c’est fait pour vendre, c’est pas fait pour dénoncer .
Je hais le salon de l’agriculture parce que L214 n’y est pas et quand on tape « glyphosate » sur leur site, il nous répond de vérifier l’orhtographe… -et je n’ai rien contre les correcteurs d’orthographe, et autres ayatollah·ette·s de l’histoire de la francophonie, même si je ne pratique pas moi même-.
On n’est pas là pour créer la polémique, on est là pour mettre en avant la « démocratie de l’assiette » en présentant quelques éleveurs qui travaillent dans les règles de l’art…. et qui font oublier que la
grande majorité de la viande consommée en france sort d’usines à viandes.
On alterne entre « travailleur de la terre » -quand on veut montrer le bon sens paysan, le coté « fait à l’ancienne » avec une grand mère dessinée sur le pot – et des « chef·fe·s d’exploitation » – quand on veut montrer que læ fermier·ère 2.0 est une personne responsable et réfléchie, qui a besoin de plus de « matière grise que de muscle » -.7
Je hais le salon de l’agriculture parce qu’il se vêt de ses meilleurs atouts marketing pour faire oublier que la majorité des exploitations sont de petites multinationale qui sacrifient notre environnement et
notre santé dans un but lucratif.
Cela fait une vingtaine d’années que les marées d’algues vertes envahissent les cotes bretonnes chaque année, les causes étant les élevages intensifs de porc et leurs déjections dont on ne sait que faire.
Au lieu d’essayer de réduire la taille de ces usines à porc, ces
industriels en doublent les capacités…pour en vendre à l’autre bout du monde (!) car il y a une forte demande en Asie…tout en parlant de changement d’habitude paysanne allant vers un « impact le plus
positif possible » …. ? comme s’il était déjà positif !
Pour l’industrie du médicament contre le cancer, certainement !
D’ailleurs Bayer fournit les 2 : les produits phytosanitaires (par le biais notamment de sa filiale monsanto) et de remèdes
anticancéreux ! – et je n’ai rien contre les cancéreux·ses, mais je hais les cancers –
La FNSEA est là par contre.
Les abeilles aussi et il paraît que tout va très bien, elle sont contentes de faire du « green washing » et de participer à cette grande farce.
Le capitalisme offre un produit de qualité aux 700 000 visiteurs venus discuter tradition avec des industriel·le·s en botte de caoutchouc pour leur faire oublier qu’iels dépendent totalement des subventions de l’état (europe) tout en refusant une « distorsion de concurrence entre les pays membres » alors que si leur produit étaient réellement de qualité une AOC pourrait suffire à les protéger.
Je hais le salon de l’agriculture et les politicien·ne·s qui viennent qui viennent faire leur marché électoral – et je n’ai rien contre…si j’ai tout contre : je ne supporte pas la malhonnêteté, qu’elle soit intellectuelle ou économique, surtout quand ça touche au bien commun, et notre environnement en est le représentant le
plus précieux.
Je hais le salon de l’agriculture et du coup je n’y suis pas allé.
Faut pas déconner !
J’ai préféré écrire un petit texte et laisser germer ma colère sur du papier.
Par contre je suis allé sur leur site où j’ai pu prendre toute les expressions que j’ai mises entre guillemets, comme cette dernière. : « A travers l’agriculture, des femmes et des hommes construisent et
entretiennent l’écosystème, domestiquent des espèces animales, produisent des matières premières naturelles et transmettent des valeurs. » .
Vénaux·les, spéculateur·trice·s sur le dos des espèces animales et de la nature quel beau métier. Et je n’ai rien contre celleux qui ont un métier, d’ailleurs j’ai plein d’ami·e·s qui en ont un.
lesNeuxdelacolaire