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Samuel Paty

Samuel Paty,

Toute l’horreur de ce meurtre contre l’intelligence, la liberté et l’esprit critique suscite une émotion légitime, une colère liée à un sentiment d’impuissance. Face aux souffrances et à la crainte de l’avenir, l’émotion peut soulager si elle est partagée. Mais elle comble aussi un vide laissé par les formes collectives d’action (syndicalisme ou luttes sociales). Cependant on peut penser que la stratégie de l’émotion sert à la classe dirigeante pour dépolitiser les débats et maintenir les populations dans la position d’enfants dominés par leurs affects(sic). L’émotion demeure l’ennemie radicale de la raison. Elle n’essaie pas de comprendre, elle ressent !

Nous sommes donc confrontés à l’islam radical et politique. Bien entendu, les religions portent en elles la violence et l’intolérance ne serait-ce que par les multiples interprétations possibles des textes dit sacrés. Nous savons qu’elles sont surtout un moyen de contrôler les populations par l’ignorance et la soumission à des textes prétendument indiscutables aux desseins purement politiques et économiques. Le blasphème devient un prétexte et un élément déclencheur de haine. Mais ce blasphème n’est qu’un concept religieux qui ne s’adresse qu’aux religieux. Cette notion n’existe pas chez les athées agnostiques ou laïcs. Si nous sommes en droit de nous sentir insultés par des écrits qui nient la liberté de conscience, nous n’allons pas pour autant trucider ou décapiter celles et ceux qui les éditent où les lisent. Nous pensons que c’est par la raison que nous vaincrons les obscurantismes.

Problème religieux ou politique ? liberté égalité fraternité. Ou est la justice sociale. Des pans entiers de la classe ouvrière plongés dans la misère sociale, relégués dans des quartiers dont certains sont totalement délaissés quand les profits de la classe dirigeante n’ont jamais été aussi élevés. Alors oui, ces filles et fils d’ouvrier-es peuvent avoir la rage, la haine. Liberté égalité fraternité ! des flics dans les quartiers ! Les « ceintures rouges » sont tombées et avec elles le financement d’associations et d’infrastructures qui pouvaient maintenir une cohésion sociale et créer de l’espoir. Le terrain de la solidarité est aujourd’hui occupé dans bien des endroits par des religieux. Les financements arrivent de dictatures avec lesquelles la France fait commerce ! les affaires sont les affaires ! Alors ne nous étonnons pas que certains jeunes révoltés et désespérés, souvent fragilisés répondent aux sirène de l’obscurantisme religieux, s’y soumettent et y obéissent.

L’état français participe à l’immense bordel mondialisé par l’interventionnisme tout azimut en Afrique particulièrement mais partout dans le monde pour protéger des intérêts politiques et économiques sans aucune prétention à quelque forme d’éthique que ce soit. (Sahel, pour l’uranium et les mines d’or, Niger etc…). Interventionnisme stratégique et militaire. La défense des intérêts du capital est sa seule priorité. (Aucun soutien aux mouvements d’émancipation populaires (Rojava ou printemps arabes). Les affaires semblent plus lucratives avec les dictatures. Alors ne soyons pas étonné-es que ces guerres ne restent pas cantonnées au « théâtre des opérations ».

Ces combats pour le pouvoir et le contrôle des richesses, en s’appuyant sur les religions ou l’illusion de démocratie, génèrent misère famine et déportation de populations entières.

Il ne faut surtout pas tomber dans le piège qui consiste à confondre états et population. Les peuples sont toujours les premières victimes des dictatures qui les dominent.

Continuons les combats pour la libre pensée, contre tous les pouvoirs et en solidarité avec celles et ceux qui, partout dans le monde, luttent pour la liberté.

Que vive l’anarchie !

Groupe FA74

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Un professeur est mort, encore

Le 18 octobre 2020

En France, Samuel Paty est mort, parce que professeur, parce qu’il faisait son métier, parce qu’il a tenté d’amener l’esprit critique aux enfants dont il avait la charge. Notre soutien se porte vers ses proches et ceux qui le connaissaient.

Son assassin l’a décapité au nom d’une idéologie qui, dans bien des endroits du monde, s’en prend à tout ce qui ouvre les humains à plus de liberté : les écoles et ceux qui œuvrent à apporter le savoir, les militants pour la sécularisation des religions, les militantes pour l’égalité femmes-homme, etc…
Ce n’est pas le premier professeur, dans le monde, qui tombe au nom de l’idéologie de l’islam politique. Ces réactionnaires tentent d’imposer par la peur, par l’autocensure, leur vision du monde basée sur une lecture rigoriste d’un livre, et dans leur cas qu’ils pensent saint. Tous les tenants de ces idéologies réactionnaires mortifères, d’où qu’elles viennent, savent qu’ils trouveront des soldats, parfois simplement en s’appuyant sur les plus déclassés par notre société, en attisant pour leur dessein les haines et les identitarismes.

Il ne suffira pas de faire la chasse à leurs idées. Encore moins d’amalgamer comme, ils en rêvent, tous les croyants d’une religion en un grand ensemble belliqueux. Il faut leur couper l’herbe sous le pied !


Pour nous anarchistes, cela ne pourra se faire que par l’émergence d’une société réellement égalitaire, libre, où chacun et chacune aura sa place en tant qu’individu.e. Il faut aussi soutenir les luttes pour la sécularisation des religions dans le monde, à minima. Et nous, anarchistes, souhaitons, luttons pour la disparition à terme des religions et superstitions, l’abolition des frontières, des classes et faire vivre l’entraide à l’échelle du globe. Les États et leurs guerres, les Religions et le Capitalisme se nourrissent les uns les autres au détriment des Libertés.

Nous ne pouvons pas nous contenter d’une simple condamnation sans imaginer et commencer à mettre en œuvre les changements de société nécessaires à la disparition des carcans qui nous enferment.

Nous ne pouvons nous contenter de compter les morts, d’une pseudo « unité nationale » et de retourner au silence.

Nous le devons à toutes celles et ceux intimidé.e.s, malmené.e.s, tué.e.s au nom de la réaction et l’envie d’imposer une vision rétrograde de la société, d’où que cela vienne.

Ni Dieu, ni maître, ni État, ni patron.


Les Relations Extérieures de la Fédération Anarchiste