Invités par la CGT Annemasse nous avons présenté notre table de presse et l’expo sur la commune de Paris ressortie pour l’occasion. Nous avions préparé un texte mais pour des raisons d’organisation de l’évènement nous n’en avons pas fait la lecture . Eh bien le voici quand même:
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Si ce 1 er mai doit avoir un sens, ce n’est certainement pas celui d’une « fête du travail » : le travail, on sait ce qu’on sait, et c’est pas la fête tous les jours. Drôle de fête que ce travail qui est pour la majorité d’entre nous synonyme de contrainte, parce qu’on doit toujours courir après l’argent, accepter l’exploitation, voire l’auto-exploitation, le non contrôle de notre vie.
Si ce 1er mai doit avoir un sens, c’est de nous rappeler la notion même d’idéal : se rappeler qu’il a été crée pour commémorer le martyr de militants anarchistes américains qui se battaient contre l’esclavage salarié. C’est de se rappeler que la dignité c’ est de se battre pour un idéal, pas de voter, ou se consoler avec les plaisirs de la consommation.
Si ce 1er Mai doit avoir un sens, c’est de rappeler que nous vivons dans une société immonde, où les ordures prospèrent impunément, protégées par le pouvoir de l’Etat : la richesse des uns n’est possible que par l’exploitation légale des autres, la misère matérielle de près de la moitié de la population planétaire, la destruction de la planète. La fable méritocratique est la plus grande victoire du capitalisme, puisque tout le monde est persuadé que les riches méritent leur richesse. Mais la fable du développement durable, dans un monde qui refuse le partage des richesses, est tout simplement mortifère. Il a bel allure le développement durable dans un monde où les 1% les plus riches émettent plus de C02 que les 5 milliards les plus pauvres. « Nous nous moquons du tourment des autres » disent les aristocrates dégénérés mis en scène par le Marquis de Sade, c’est exactement ce que pourraient dire nos bourgeois du XXIème siècle. C’est l’éternel discours de la domination.
Face à la barbarie capitaliste, face à la gestion des inégalités et de la catastrophe écologique par l’Etat, nous réaffirmons notre idéal d’une société libre,sans classes, ni Etats, ni patries ni frontières.
Vive l’Anarchie !
JC
Article paru dans le Dauphiné Libéré le 2 mai 2024