Quand on est anarchiste et qu’on est confiné·e à cause d’une pandémie, on n’peut rien faire.
Les réunions : interdites, les manifs : interdites. Pour faire court, tout est interdit, sauf d’aller travailler – pour certain·e·s – d’aller faire quelques courses, d’aller chez le médecin et sauf de sortir
son chien, voire soi-même, pour lui faire prendre l’air.
On pourrait bien « se réunir » par visioconférence mais c’est technique et c’est chiant alors on verra bien plus tard.
Et pourtant ! Cette pandémie causée par un coronavirus – de son p’tit nom COVID 19 – met en lumière, tous mais alors tous les symptômes et le diagnostic posés par les anars depuis des lustres :
les méfaits de l’austérité budgétaire et des politiques néolibérales, l’inadaptation du système étatique, les limites des élections représentatives, les inégalités sociales, et j’en passe et j’en passe…
Le remède, nous l’avons : l’anarchie comme autre moyen d’organisation de la société. Et, c’est maintenant qu’il faudrait la mettre en avant, la présenter, l’expliquer, la mettre en parallèle de ce qui a été fait jusqu’à présent. Beaucoup de gens sont insatisfaits et ont le temps de se documenter, de commencer à se familiariser et peut-être d’envisager le monde autrement. Et, c’est maintenant qu’il
faudrait préparer « l’après ».
Quand la vie aura repris son « cours normal », tout le monde souhaitera oublier, sortir et profiter du beau temps, faire la fête et consommer.
Bien sûr, la colère sera présente et la lutte perdurera car certain·e·s ne voudront pas laisser passer tous ces dysfonctionnements. Mais il sera trop tard pour philosopher, l’anarchie sera soit décriée car
présentée comme le désordre qui n’aurait pu permettre l’éradication de la maladie, soit elle sera reléguée à une douce utopie pour rêveur·euses.
Rêveuse et utopiste que je suis, confinée dans mon canapé, j’écris en attendant que ça s’passe.